Transcription :
Bonjour et bienvenue au jardin des médicinales. Je m’appelle Christophe Bernard et je souhaite vous présenter le jardin des médicinales, vous parler de qui je suis, de mes valeurs, car cela fait maintenant plusieurs années que vous me faites confiance et que vous achetez mes graines, c’est donc la moindre des choses de vous expliquer comment je travaille.
En 2009 je me suis installé sur un morceau de terre qui est une propriété familiale et je me suis mis à cultiver des plantes médicinales à petite échelle. Pendant 2 ans je me suis vraiment mis à fond dans la terre, moi qui n’avais jamais jardiné de ma vie. Bon ça faisait déjà bien des années que je m’intéressais aux médicinales, que je les cueillais en nature, mais je ne les avais jamais cultivées. A la base je me suis dis que j’allais peut-être produire pour la vente, puis je me suis vite aperçu que c’est un vrai métier et qu’à partir d’un moment il faut choisir entre devenir cultivateur à temps plein, ou rester jardinier et pouvoir faire d’autres activités. J’ai donc décidé d’être un modeste jardinier avant tout.
En 2012, j’étais en train de préparer des petites enveloppes de graines un soir dans ma cuisine et une personne de ma famille qui était là me dit, « mais qu’est ce que tu prépares exactement » et je lui explique que j’envoyais des graines de médicinales à des gens qui m’avait demandé au travers de mon site AltheaProvence. Et cette personne me dit, « mais pourquoi tu ne vends pas tes graines ? ». J’ai trouvé l’idée un assez farfelue, mais bon, j’ai créé un site, et c’était le début d’une belle aventure que j’ai appelé Le Jardin des Médicinales.
J’ai travaillé seul jusqu’en 2014, au jardin pendant la journée, et le soir en train de compter les graines et de préparer toutes les enveloppes. Et puis j’ai eu besoin d’aide. Aujourd’hui le jardin c’est 3 personnes. Mon travail c’est de m’occuper du jardin et de ramasser les graines, soit au jardin soit dans la nature environnante, de les faire sécher et les nettoyer. Il y a aussi mon épouse Isabelle qui reçoit les commandes et qui s’occupe de toute la logistique, et il y a ma mère Marie-Laure qui prépare vos petits sachets et je peux vous dire qu’au printemps, elle y travaille plusieurs heures par jour, non-stop. Elle a une loupe spéciale et elle trie les graines une à une afin de s’assurer que vous ne recevez que les plus belles. Nos outils principaux, ils sont ici, tout est fait d’une manière très artisanale car nous voulons libérer les graines et les ramener au peuple, et pour pouvoir faire cela, on ne peut pas se reposer sur des machines ou des tamis spéciaux qui ont été fabriqués spécialement pour chaque type de graine ! Pas chez nous, d’abord parce qu’on ne peut pas se le permettre, tout ceci coûte très cher, mais aussi parce que si on ne peut pas se débrouiller avec un tamis de jardin ou une passoire de cuisine, c’est qu’il y a un truc qui ne colle pas avec nos valeurs. Du coup ça nous prend énormément de temps pour tout faire, mais on s’en moque car on y prend énormément de plaisir aussi.
Lorsque vous arrivez sur le site internet du Jardin des Médicinale, vous aurez peut-être l’impression que j’ai une grande exploitation. C’est faux, j’ai un petit jardin. Et c’est pas un jardin tiré au cordeau. C’est pas un jardin manucuré. C’est pas un jardin que vous verrez sur les couvertures des magazines. C’est un chantier du vivant, c’est le désordre, il y a des pots par-ci, des brouettes par là. Le cordeau, je m’en moque. Ce qui m’intéresse, c’est le fumier de mouton que je vais chercher chez le berger du coin, c’est le fumier de cheval que je vais chercher chez un petit producteur que je connais bien, je charge ma remorque à la pelle et pendant que je charge, je discute avec les chevaux qui m’observent. Ce qui m’intéresse, c’est l’herbe que je coupe dans mon pré et que j’utilise pour nourrir ma terre, c’est le broyat végétal que je récupère ici et là, ce sont les feuilles mortes que j’épands à l’automne pour nourrir ma terre pendant hiver, c’est le compost de fruits et légumes bio que je prépare dans ma cuisine.
Mes graines sont fraiches, et ça c’est mon engagement. Mais attention, ça ne veut pas dire qu’elles vont germer facilement ! Pas du tout. Au contraire, ce sont toutes des graines de plantes sauvages. Si la plante est annuelle ou bisannuelle, en général, la graine va germer relativement facilement. Si la plante est vivace, ça c’est une autre histoire. Mes graines de reine des prés sont fraichement cueillies par exemple. On ne parle pas de graines de tomates ici, la tomate ça germe super facilement. Ici on parle de verveine officinale, d’agripaume et d’aubépine. Pas si facile. Et je vous ai fait une vidéo spéciale semis, je vous conseille de la regarder.
Et puis si j’y suis arrivé, moi qui ai passé des années le derrière sur une chaise avec un métier de bureau, moi qui n’avais jamais travaillé la terre auparavant, alors vous pouvez y arriver. Donnez-vous quelques années pour commencer à bien comprendre la graine. Lancez-vous. Faites des erreurs, faites-en plein, c’est tout bon, c’est comme ça qu’on apprend. Moi j’en fais toujours, régulièrement.
Voilà pour ma petite histoire, je vous remercie de m’avoir donné votre confiance, je ferai tout pour continuer à la mériter. Sur ce je vous dis à très bientôt au jardin !