Semer, planter, soigner votre Cataire
Le cataire fait le bonheur des chats. Si vous vous apprêtez à l’introduire dans vos plates bandes, vous comprendrez très bientôt pourquoi.
Il fait aussi le bonheur de l’herboriste amateur, car il fournit des infusions qui peuvent grandement soulager les petits maux des enfants (et des grands), les maux de ventre en particulier.
Mais avant toute chose, il fait le bonheur du jardinier. Il n’y a pas plus facile à cultiver. Il accepte toutes les terres. Il se ressème tout seul, aux quatre vents. C’est l’une des premières plantes médicinales à introduire au jardin, selon mon humble opinion. Par contre, la graine est plutôt difficile à faire germer.
Pour l’utilisation de cette plante en naturopathie, voir mon article sur le cataire.
Les graines de Cataire
Les graines ne sont ni très petites, ni grosses, il n’y a donc pas de précautions spéciales à prendre lorsque vous ouvrez le paquet.
Je vous conseille tout de même de lire l’article « Réception des graines » afin de mieux comprendre la manière dont j’emballe les graines.
Voir photo ci-dessous pour avoir une idée de la taille.
Cultiver le Cataire : techniques de germination
Avant d’aborder la germination des graines de plantes médicinales particulières, veuillez lire les deux articles consacrés à la germination :
– Germination (Partie I)
– Germination (Partie II)
Comment semer les graines de Cataire ? Ce qui est particulier
Voici les détails spécifiques aux graines de cataire :
Annuelle ou Vivace | Vivace |
Stratification à froid | Non |
Exposition au chaud | Non |
Scarification | Oui, légère |
Exposition à la lumière directe | Non |
Afin d’améliorer la germination, scarifiez légèrement les graines en les plaçant entre deux feuilles de papier verre à grain fin, et en les frottant dans un mouvement circulaire. Attention de ne pas les pulvériser non plus ! Vous pouvez en scarifier la moitié et garder l’autre moitié sans scarification, au cas où…
Plantez les graines en bac au début du printemps, afin de les transplanter en godets puis en pleine terre plus tard. Gardez la surface du bac humide. Vous n’aurez pas à vous soucier des plantations pour les années d’après, tout d’abord parce que c’est une vivace, mais surtout parce qu’elle se ressème librement.
La germination est lente et sporadique. Soyez donc patient, et semez plus que vos besoins, afin d’obtenir assez de plantules.
Culture du Cataire
Exposition | Plein soleil. |
Arrosage | Peu fréquent. Attention, la plante supporte mal le trop plein d’eau. |
Terre | Bien drainée, coupez votre terre avec un peu de sable si elle retient trop l’eau. Le cataire n’a pas besoin d’une terre très riche. |
Une fois que la plantule est assez forte, transplantez-la du godet en pleine terre, ou du godet en pot.
A ce stade, attention aux chats. Ils vous raseront une plantule en un rien de temps. Soit ils la mangent, soit ils se roulent dedans. Lorsque la plante est petite, cela ne pardonnera pas.
Gardez le pied de la plante propre en enlevant les « mauvaises herbes ».
Voici un jeune plant de cataire fournissant déjà une grosse masse de feuilles. Les « mauvaises herbes » ont gagné la bataille dans cette zone de mon jardin.
Et voici un plant mature en pleine production, pendant son deuxième printemps, entre pêcher, achillée et escholtzia. Comme vous pouvez le constater, un ou deux plants de cette taille peuvent largement combler les besoins de toute une maisonnée.
Je vous conseille de le travailler en pot pendant encore quelques semaines, ou de le protéger à l’aide d’un grillage.
Les jardiniers remarquent ceci :
- Lorsque la plante est transplantée au jardin à partir d’un pot, les chats ont tendance à la détruire rapidement ;
- Lorsque la plante est semée directement au jardin, les chats la laissent tranquile.
Pourquoi ? On ne sait pas. Peut être la plante est stressée lorsque transplantée et libère plus de composants aromatiques, attirant au passage nos chers matous.
Votre plant de cataire se resèmera de manière libérale les années suivantes, et ces petits plants résisteront probablement à l’assaut des chats. Voici des jeunes plants qui sont sortis dans mes allées.
Comme je l’ai déjà expliqué, n’arrosez pas trop vos plants, ils ne supporteront pas l’excès d’eau. Utilisez un endroit du jardin qui draine bien. Pour les pots, coupez la terre avec un peu de sable.
En ce qui concerne la culture en pot : le cataire vient très bien en pot, mais je trouve que la masse aérienne reste petite par rapport à la pleine terre. Ne vous attendez donc pas à une densité et une taille similaire à celle montrée sur les photos.
La plante est extrêmement résistante au froid. La partie aérienne meurt et l’énergie repart dans les racines jusqu’au printemps suivant.
Et bien sur pour finir, une petite photo de mon chat Pastis au pied d’un de mes gros cataires. Il attend que je finisse ma photo pour aller faire quelques propositions indécentes à la dite plante… Lesquelles, je ne l’ai jamais su.
Insectes et maladies : les ennemis du Cataire
Faites attention aux chenilles, elles raffolent des tendres feuilles. Les papillons ont tendance à tourner autour des plants. Pour un plant mature en pleine terre comme celui montré ci-dessuis, pas besoin d’agir. Il y a du rab de feuilles.
Pour vos pots, soyez un peu plus vigilant. Regardez sous les feuilles si vous constatez trop de grignotage.
J’ai aussi eu des problèmes de pucerons lorsque certains plants étaient dans des endroits mal aérés. Encore une fois, il n’aime pas l’humidité. Laissez le au soleil, et à l’air. Dans le sud-est de la France où je vis, j’ai même l’impression qu’il apprécie le mistral…