Faire son compost : équilibrer carbone et azote

Faire son compost

Faire son compost : rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. La cuisine est en particulier un lieu privilégié de déchets qui peuvent être facilement transformés en beau compost. Le jardin est une excellente source aussi, et les deux se complémentent comme nous allons le voir, l’un fournissant des substances plus azotées, l’autre plus carbonées.

Dans cet article je ne vous parle pas du lombri-composteur pour ceux qui vivent en appartement, mais plutôt du composteur classique des jardins. Je réserve ceci pour un prochain article.

Faire son compost : un jeu gagnant-gagnant

Saviez-vous que plus de 60% des français mettent leurs déchets de cuisine aux poubelles ? Ceci représente 30% du volume total des ordures ménagères ! Cela a un impact assez phénoménal sur les déchets de notre planète. Le compost a donc tout pour plaire, il fournit un amendement très apprécié par les médicinales au jardin et c’est aussi un geste écologique important.

Le composteur : les points à surveiller

Faire son compost

Pour faire un bon compost, il faut d’abord prendre le temps d’installer un composteur et de bien le localiser. voici quelques règles de base :

  • Placez votre composteur directement sur terre. Ceci va permettre aux organismes vivants, les vers de terre en particulier, d’intégrer le compost rapidement et d’assurer une décomposition plus rapide.
  • Utilisez 2 composteurs en alternance, du moins c’est ce que je fais au jardin. Le premier contient les déchets frais, c’est celui que j’alimente régulièrement. Le deuxième contient le compost en décomposition avancée ou prêt à être utilisé. Vous allez alterner de l’un à l’autre. Lorsque le premier est bien rempli, il faudra arrêter de mettre des déchets dedans sinon il ne sera jamais prêt. Donnez-lui au minimum 6 mois pour qu’il se fasse, période durant laquelle vous alimentez le deuxième composteur.
  • Placez le composteur dans un endroit ombragé car le soleil direct dessèche le compost et ralentit la transformation des déchets en humus. C’est particulièrement vrai chez moi en Provence car le soleil d’été peut rapidement assécher et stopper le processus de compostage.
  • Surveillez l’humidité. Si le compost est trop humide ou trop sec, la dégradation ne sera pas optimale. Prenez une poignée et pressez-la dans votre main. Si vous n’arrivez pas à faire une boule et que le compost s’effrite, il est trop sec – arrosez-le. Si de l’eau coule en un filet, il est trop mouillé – rajoutez des feuilles sèches ou de la tonte de gazon sèche puis remuez.
  • Remuez de temps en temps à l’aide d’une fourche bêche afin de garder le compost homogène et de l’aérer, disons de une à 2 fois par mois.

Alimenter le composteur : ce qui peut être utilisé

Faire son compost

Dans votre cuisine, il vous faudra un petit bac à compost avec couvercle comme celui montré sur l’image. Le but est bien sûr d’aller vider ce petit bac dans le composteur d’une manière régulière, sinon vous allez être importuné par les odeurs, moucherons, etc.

Gardez-le en évidence pour toujours avoir le réflexe « compostage », en particulier si vous démarrez car vous avez probablement toujours les habitudes « poubelle ».

  • Déchets de fruits et légumes : ce sont les plus abondant dans la cuisine, du moins je vous le souhaite – épluchures, restes de légumes crus ou cuits, etc. Le bio est bien évidemment nécessaire pour faire un compost bio. N’oubliez pas d’enlever les étiquettes qui restent parfois sur les fruits ou légumes car elles peuvent contenir des encres toxiques. On dit d’éviter de mettre les agrumes, mon humble avis est qu’ils sont OK en petite quantité.
  • Féculents : on peut aussi mettre pâtes, riz, graine de couscous, pain, etc.
  • Divers : coquilles d’œuf écrasées en petits morceaux, marc de café, sachets de thé ou d’infusion.
  • Papier et carton : ils peuvent être utilisés, en supposant qu’ils ne contiennent pas d’encre toxique. Vous pouvez par exemple composter les sacs en papiers de votre magasin bio.
  • Aliments d’origine animale : en principe on peut en mettre un petit peu, car la nature sait dégrader tout ce qui est carné – viande, poisson, œufs, fromage, etc.

Équilibre carbone – azote pour un bon compost

L’équilibre entre ces deux éléments est clé pour faire un bon compost. Vous avez deux types de « matériaux » que vous pouvez composter :

  • Éléments riches en azote : ce sont les matières vertes, fraîches, jeunes et tendres. Les déchets de cuisine mentionnés plus haut en font partie. A ceci, vous pouvez rajouter la tonte de votre pelouse. La décomposition de ces éléments est rapide mais donne très peu de matière organique, peu de structure à la terre, peu d’humus. Par contre, cela donne un amendement très nutritif et très fertilisant.
  • Éléments riches en carbone : ils sont secs, fermes, marron, durs, vieux – les feuilles de chêne ou de platane par exemple, la paille, la sciure de bois, les petites branches, le broyat végétal que vous trouvez dans votre déchetterie verte (c’est gratuit). Ils se dégradent très lentement, mais créent beaucoup plus d’humus, de structure, et les champignons bénéfiques pour votre terre l’adorent !

Vous l’avez compris, il faut donc un apport des deux. En principe, il faut que la quantité de carbone soit 20 à 30 fois plus importante que la quantité d’azote. Cela ne veut pas dire qu’il faut 20 à 30 fois plus de matières carbonées que de matières azotées car les épluchures par exemple contiennent elles aussi du carbone.

En pratique, je vous conseille de mélanger deux parties de déchets azotées pour une partie de déchets carbonées. Je fais ce mélange dans le composteur au jardin : je m’assure d’avoir environ deux épaisseurs de déchets de cuisine par dessus lesquelles je rajoute une épaisseur de feuilles mortes. Pour l’aspect pratique, je garde de grands sacs de feuilles mortes ou de sciure de bois près de mon composteur.

Lorsque le compost est prêt …

Faire son compost

Il faudra entre 6 et 12 mois pour que votre compost se fasse. Il est prêt lorsqu’il dégage une bonne odeur de terre et que sa couleur est bien sombre, quasi noire.

On peut l’épandre directement sur le sol autour des plantes, éventuellement gratter un peu, la pluie ou les arrosages feront le reste. Je place par dessus une couche de broyât végétal pour protéger le tout.

Vous pouvez aussi le tamiser et le mélanger à de la terre de jardin tamisée elle aussi pour faire ses semis. Et si la suite vous intéresse, voir notre article « Bac à semis : Préparation des caissettes et du terreau« . Enfin pour cultiver pour vous des plantes médicinales, nous vous conseillons www.altheaprovence.com

Bon compostage !